Notre boussole : changer d'échelle

Réinventer le service public de l’IGN à l’heure du dérèglement climatique et de la souveraineté numérique

Deux grands défis

À l’heure de grands bouleversements écologiques et numériques, la volonté de l’institut est d’outiller la Nation en lui donnant des clés de compréhension de son territoire et la capacité de répondre à deux grands défis :

  • cartographier les impacts de l’activité humaine sur son environnement (cartographie de l’anthropocène) pour mieux évaluer l’impact du changement climatique, 
  • produire des géodonnées au service de la souveraineté numérique de la Nation pour proposer une alternative robuste au modèle des géants du numérique. 

Trois ambitions

Cette direction va maintenant se traduire au travers de trois ambitions : 

  • IGN observateur du territoire national en continu : l’institut va recentrer et développer ses activités de production et de valorisation sur la cartographie de l’anthropocène, en tirant profit de sa capacité d’innovation (nouveaux référentiels, croisements des sources de données, automatisation des traitements par algorithmes d’apprentissage profond…), accrue par le recrutement et la formation de nouvelles compétences, ainsi qu’au travers de partenariats avec des industriels et des startups ;
  • IGN acteur des « communs » numériques : l’acquis de l’ouverture des données permet de changer d’échelle dans la coproduction avec des partenaires et des communautés contributives (cartes et logiciels libres) ; si l’institut ne peut répondre à tous les besoins par lui-même (ex. données locales, mobilité…), il doit investir à plein son rôle de rassemblement des parties prenantes autour de défis d’intérêt commun ; 
  • IGN cartographe, compagnon des découvertes et des représentations : le numérique démultiplie le potentiel de la carte comme outil de médiation ; l’histoire, les savoir-faire de l’institut, son rayonnement scientifique, ses cartes papiers et numériques sont à mobiliser pour toucher nos concitoyens, enrichir leurs visions du territoire et sensibiliser la jeunesse, directement et par un réseau d’alliances à nouer (publics scolaires, loisirs et tourisme, patrimoine, carte comme support créatif...).

Dix chantiers emblématiques

Pour répondre à ces enjeux, dix chantiers emblématiques prioritaires vont être mis en place, dont certains, sont déjà engagés.

Des cartes de l’anthropocène

Publication régulière (tous les un à trois ans) de cartes sur un nombre limité d’enjeux écologiques majeurs, notamment la vigueur des forêts, l’évolution des relief et des cours d’eau, l’artificialisation des sols, le potentiel de biodiversité… et d’autres thèmes à définir en appui aux politiques publiques ; les cartes pourront être enrichies en observatoires thématiques avec des partenaires, par exemple sur la forêt, et par des rendez-vous pour partager les constats.

Un modèle 3D France entière

Acquisition Lidar haute densité aéroporté 2021-2025,  mise à disposition progressive des données ouvertes et travail sur l’exploitation de ces données avec les secteurs clé (ville, forêt, agriculture, bâtiment, infrastructures..).

Un plan de recrutement et de formation

Un plan de recrutement et de formation (IA, data science, altimétrie 3D, géovisusalisation, développement agile…) s’appuyant sur une démarche d’attractivité (politique salariale, cadre de travail, communication), ainsi que sur l’école de l’IGN, l’ENSG-Géomatique ; un projet managérial et humain pour des équipes actrices des ambitions de l’institut. 

Une « place à communs »

Une « place à communs », équivalent d’une place de marché pour les communs, par des « appels à communs » pour rassembler les acteurs intéressés autour de défis collectifs (déjà identifiés : street view, base routière navigable), une Fabrique des géocommuns pour développer ces thèmes et d’autres projets IGN avec l’écosystème, la Géoplateforme, infrastructure ouverte aux communs et acteurs publics pour l’hébergement et le partage de données.

Un système de labels pour des partenaires publics

Un système de labels pour des partenaires publics ou des communautés contributives habilités à enrichir et mettre à jour en autonomie la base « BD France » de l’IGN ; les données faisant autorité resteront garanties par un agent de l’institut.

Le forum IGNfab

Un « forum IGNfab », enceinte d’échange avec les entrepreneurs du secteur, acteurs de l’innovation et de la French tech pour construire des visions partagées et tisser le cas échéant des partenariats ; le programme IGNfab actuel d’appui aux startups demeure et s’enrichira avec l’appui du forum.

Un plan pour smartphones

Un plan pour smartphones alternatif à Google et Apple, qui respecte la richesse du territoire et la liberté des utilisateurs, à co-construire dans la Fabrique des géocommuns.

De nouvelles cartes papier

De nouvelles cartes papier pour répondre aux attentes des Français (reconnexion à la nature, patrimoine, vélo…) et des cartes au 1 :25 000 plus fraîches et accessibles.

Le guichet « Cartographe du service public »

Un guichet « cartographe du service public » : mise en place d’un service d’appui à toutes les administrations locales ou nationales désireuses d’utiliser la carte comme outil de médiation ou de pilotage des politiques publiques ; ce service valorisera les fonctionnalités de géovisualisation et d’hébergement de la Géoplateforme pour les administrations qui le souhaitent.

Des programmes de partage autour de la cartographie

Des programmes de partage, de vulgarisation scientifique et de sensibilisation citoyenne autour de la cartographie et des enjeux auxquels elle peut contribuer, incarnés par des lieux : musée des Arts et Métiers (patrimoine), Géoroom à Saint-Mandé (public scolaire, acteurs des communs), des sites de l’IGN en région.