Sur le terrain

Géonumérique, la filière qui valait 10 milliards

L’Afigéo et six de ses partenaires, dont l’IGN, viennent de présenter les résultats de la première étude économique portant sur l’écosystème géonumérique. Celle-ci propose des recommandations pour soutenir le développement d’une filière stratégique pour de nombreux usages, dont le suivi des impacts du changement climatique.

Publié le 30 septembre 2024

Temps de lecture : 3 minutes

70 000. C’est le nombre d’experts employés par les quelque 2 000 entreprises qui constituent aujourd’hui le secteur privé du géonumérique français. Ce terme, et par extension celui de la géomatique, associe la géographie, ses outils et l'usage du numérique. Le poids économique de la filière est estimé à 10 milliards d’euros, soit près de 9 % de l’économie numérique. Si l’on considère plus largement l’ensemble des services basés sur la géolocalisation (tourisme, mobilité,…), son impact économique atteindrait même les 35 milliards d’euros.

Ces chiffres sont tirés du rapport d'une étude réalisée en 2023 auprès de 200 professionnels pour le compte de l’Afigéo en partenariat avec l’Agence nationale de la cohésion des territoires, le Bureau de recherches géologiques et minières, le Centre national d’études spatiales, le Conseil national de l’information géolocalisée/Écolab, l’Ordre des géomètres experts et l’IGN.

Ils révèlent le fort potentiel du secteur du géonumérique. De fait, les données géolocalisées revêtent une dimension stratégique pour de nombreuses applications. « Les enjeux liés de la transition écologique, au changement climatique ou encore à la sécurité sont très liés à la connaissance et à l’analyse de nos territoires. Les geodata sont aujourd’hui incontournables pour réfléchir aux mesures à mettre en œuvre » souligne Jean-Marie Seïté, président de l’Afigéo.

Et tandis que de nouveaux moyens d’acquisition de données (satellites, LiDAR,…) ont considérablement accru les volumes de données disponibles, les progrès de l’intelligence artificielle permettent d’exploiter, d’analyser et d’interpréter ces données plus rapidement et avec une précision inédite. Grâce à la numérisation croissante de la chaîne de valeur géospatiale, de nouvelles opportunités de marché se développent dans de nombreux autres secteurs, tels que les assurances, l’industrie automobile ou l’immobilier par exemple.    

Une filière au défi de profondes mutations économiques, écologiques et politiques

Si l’étude démontre que les entreprises du géonumérique connaissent une croissance moyenne annuelle de 22 %, le secteur doit cependant faire face à d’importants défis que soulèvent les mutations économiques, énergétiques, écologiques ou politiques et qui questionnent la souveraineté de l’information géographique. 

Ce qui incite les partenaires de l’étude à formuler une série de recommandations autour de trois axes : renforcer la visibilité et l’attractivité de l’écosystème, notamment au regard des 3 000 emplois non pourvus chaque année ; développer la coopération entre la demande (publique, privée) et l’offre proposée par les PME et les startups, une proposition qui, selon Sébastien Soriano, directeur général de l’IGN, « rejoint la trajectoire dans laquelle [l’institut] s’est engagé en matière de jumeau numérique » ; et enfin, favoriser l’innovation et l’ouverture aux acteurs de la FrenchTech et du New Space pour gagner en compétitivité.


Formez-vous aux métiers du géonumérique

Rattachée à l'IGN, l'ENSG-Géomatique est une grande école qui forme les professionnels des technologies de l’information géographique des secteurs privé et public.
Découvrir notre école et les formations proposées

Mis à jour 11/10/2024