L’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) est un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle des ministères chargés de l’écologie et de la forêt. Sa vocation est de produire et diffuser des données (open data) et des représentations (cartes en ligne et papier, géovisualisation) de référence relatives à la connaissance du territoire national et des forêts françaises ainsi qu'à leur évolution.

Grâce à son école d’ingénieurs, l'ENSG-Géomatique, et à ses équipes de recherche pluridisciplinaires, l’institut cultive un potentiel d’innovation de haut niveau dans plusieurs domaines (géodésie, forêt, photogrammétrie, intelligence artificielle, analyse spatiale, visualisation 3D, etc.).


Contexte

La reconstruction 3D constitue une tâche essentielle pour l’analyse urbaine et la production de jumeaux numériques à partir de données LiDAR. Si la reconstruction des bâtiments, notamment selon différents niveaux de détail (LoD), a été largement étudiée, la reconstruction des arbres demeure encore peu explorée. Pourtant, pour obtenir des jumeaux numériques réalistes, la modélisation précise de la végétation, et en particulier des arbres, est indispensable, mais reste aujourd’hui mal définie.

Dans les données LiDAR aériennes, les phénomènes d’occlusion sont fréquents : certaines parties des arbres ne sont pas observées, ce qui complique leur modélisation. Les méthodes procédurales ont montré leur efficacité sur des scans terrestres à haute densité, et l’augmentation de la densité des LiDAR aériens ouvre la voie à leur application à grande échelle. Parallèlement, avec les récents progrès de l’apprentissage profond, la combinaison entre méthodes procédurales et approches neuronales pour la reconstruction d’arbres représente une piste de recherche prometteuse.

Le jeu de données LiDARHD fournit des nuages de points denses et classifiés. Une reconstruction automatique des arbres à partir de ces données permettrait d’améliorer considérablement la rapidité et la qualité de la génération de jumeaux numériques. Cependant, les données d’apprentissage pour les modèles profonds de reconstruction d’arbres restent limitées, ce qui rend pertinent l’étude des performances des approches d’apprentissage profond dans des contextes à données restreintes.

La reconstruction 3D d’arbres est un sujet ancien mais encore loin d’être résolu. Les approches procédurales, telles que les systèmes en L-systems, ont été largement utilisées. Pour estimer les paramètres procéduraux à partir de nuages de points, plusieurs méthodes ont été proposées, notamment les modèles de structure quantitative (QSM), des approches d’inversion paramétrique utilisant jusqu’à 24 paramètres, AdTree, ainsi que des méthodes géométriques d’extraction de structure. Les méthodes procédurales ont également été appliquées à des jeux de données photogrammétriques ou à la modélisation de grandes zones forestières.

Avec le développement de l’apprentissage profond, plusieurs approches hybrides combinant modèles procéduraux et réseaux de neurones ont vu le jour : L-systems et CNN, L-systems et R-CNN, ou encore L-systems et transformeurs. Étant donné que de faibles variations de paramètres peuvent entraîner de fortes différences dans les modèles procéduraux, certaines méthodes s’appuient directement sur des réseaux neuronaux pour la reconstruction. D’autres approches exploitent des modèles de classement neuronaux entraînés sur des données synthétiques pour retrouver et assembler les composants géométriques les plus adaptés.

Missions

Le stage portera sur l’exploration des méthodes procédurales pour la reconstruction d’arbres à partir de données LiDAR aériennes, ainsi que sur leur combinaison avec des approches d’apprentissage profond afin d’améliorer la robustesse des paramètres. Le jeu de données LiDARHD servira de base principale aux expérimentations. En raison de la densité relativement faible des données aériennes, l’application directe de méthodes procédurales reste un défi.

La modélisation procédurale des arbres étant un domaine de recherche ancien, plusieurs implémentations open source sont disponibles, notamment les L-systems et les modèles de structure quantitative (QSM). Des méthodes combinant modélisation procédurale et apprentissage profond, ainsi que des approches entièrement neuronales de type end-to-end, seront étudiées afin d’en analyser les avantages et les limites.

Le stage comprendra une étude comparative des méthodes existantes sur le jeu de données LiDARHD. Ce dernier contenant des nuages de points classifiés, on y trouve aussi bien des arbres isolés que des arbres entremêlés dans des zones denses ; la reconstruction dans ces contextes complexes constitue un défi important. De l’arbre isolé à la forêt dense, la diversité des essences d’arbres sur l’ensemble du territoire français pose des difficultés supplémentaires pour les approches procédurales.

L’objectif final est de développer une méthode procédurale basée sur l’apprentissage profond afin d’améliorer la qualité de reconstruction sur le jeu de données LiDARHD. Si le temps le permet, un jeu de données de référence pourra être créé pour l’évaluation de la reconstruction d’arbres à partir de LiDARHD, et utilisé pour comparer les performances de différentes approches neuronales. La méthode proposée sera ensuite comparée aux approches d’apprentissage profond existantes sur ce jeu de données.

Profil recherché

Formation Bac +5, avec une spécialisation en vision par ordinateur ou en photogrammétrie de préférence. Idéalement un premier stage en vision par ordinateur ou en photogrammétrie ou en robotique.

  • Notions de vision par ordinateur ou photogrammétrie
  • Connaissance en programmation de apprentissage profond
  • Expérience en développement informatique

Toute candidature devra comporter les éléments suivants :

  • CV
  • Lettre de motivation
  • 2 lettres de recommandation ou des contacts de personnes à contacter
  • Relevé de notes des deux dernières années d’études
  • Liste des cours suivis et validés au cours des deux dernières années

Conditions particulières

Aucune

Atouts de l’environnement de travail

Le stage est localisé en île-de-France à Champs-sur-Marne dans les locaux de Géodata Paris sur le Campus Descartes à proximité du RER A (Noisy Champs).

Contact

Pour tout renseignement complémentaire :

Bruno VALLET, Directeur de recherche , LASTIG : bruno.vallet@ign.fr
Teng WU, Chargé de recherche, LASTIG : teng.wu@ign.fr

Aucune candidature envoyée à ces adresses mail ne sera prise en compte. 

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