Balade en forêt

Six infos à connaître sur la forêt française

Près d’un tiers du territoire métropolitain est couvert de forêt. Pour assurer le suivi de cet écosystème d'une grande diversité biologique, l'IGN en réalise un inventaire permanent et publie chaque année une synthèse des principaux résultats. Six points clés à retenir du dernier état des lieux de la forêt française.

Publié le 13 octobre 2023

Temps de lecture : 5 minutes

1. La forêt continue à gagner du terrain

La forêt métropolitaine couvre aujourd’hui 17,3 millions d’hectares, soit 31 % de la surface du territoire. Et contrairement à une idée reçue, elle gagne du terrain depuis maintenant deux siècles.

Entre 1908 et 1985, la superficie de la forêt est passée de 10 à plus de 14 millions d’hectares, soit un gain de 50 000 ha par an en moyenne. La tendance s’est ensuite confirmée et amplifiée.
Depuis 1985, la forêt française s’est étendue au rythme moyen de 85 000 hectares supplémentaires chaque année, gagnant en superficie totale plus de 3 millions d’hectares, soit l’équivalent de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur en moins de 40 ans !

Plusieurs facteurs expliquent cette expansion dont le Massif central, la zone méditerranéenne et la pointe bretonne ont été les premiers bénéficiaires : l’exode rural et la révolution agricole d’après-guerre d’une part, mais aussi un large programme de boisement : le Fonds forestier national (FFN).

La forêt est actuellement le second type d’occupation du sol en France après l’agriculture qui couvre plus de la moitié du territoire.

2. Trois quarts des forêts françaises sont privées

Part de la surface forestière publique

 

En France, trois quarts des forêts sont privées, soit l’équivalent de 13 millions d’hectares.

Le quart restant (4,3 millions d’hectares) est public et se répartit entre forêts domaniales (1,5 million d’hectares) et les autres forêts publiques, essentiellement communales (2,8 millions d’hectares).

La forêt d'Orléans, plus grande forêt domaniale de France métropolitaine

Les trois plus vastes forêts domaniales en France métropolitaine sont celles d’Orléans (Loiret, environ 35 000 ha), de Chaux (Jura, environ 20 500 ha) et de Fontainebleau (Seine-et-Marne, environ 20 300 ha).

3. La Corse-du-Sud est le département le plus boisé de France

La carte du taux de boisement* révèle d’importantes disparités départementales. La Corse-du-Sud arrive en tête des départements les plus boisés devant six autres territoires dont le taux de boisement est supérieur ou égal à 60 % (Alpes-Maritimes, Var, Alpes-de-Haute-Provence, Landes, Haute-Corse et Ardèche).
La Manche, la Vendée, la Mayenne, les Deux Sèvres et le Pas-de-Calais sont en revanche les départements les moins boisés de France et présentent tous un taux de boisement inférieur à 10 %.

*surface forestière rapportée à la surface totale du territoire

En savoir plus sur les forêts de votre territoire

4. Les essences de chênes sont les plus répandues en métropole

Répartition du volume des arbres vivants par essence

Le volume de bois vivant atteint aujourd'hui 2,8 milliards de mètres cubes. Avec plus d'1,8 milliard de mètres cubes, les feuillus représentent environ deux tiers du volume des arbres vivants. Les chênes sont les essences feuillues les plus représentées sur le territoire métropolitain (44 % du volume total des feuillus).
Les conifères forment presque un milliard de mètres cubes. L’épicéa commun et le sapin pectiné représentent à eux deux 41 % du volume des conifères.

Transcription du graphique

Répartition du volume des arbres vivants par essence
Conifères : 991 millions de m3
Feuillus : 1 820 millions de m3

  • Chêne sessile : 12 %
  • Chêne pédonculé : 11 %
  • Hêtre : 10 %
  • Châtaignier : 5 %
  • Charme : 4 %
  • Chêne pubescent : 4 %
  • Frêne : 4 %
  • Chêne vert : 1 %
  • Autres feuillus : 13 %
  • Sapin pectiné : 8 %
  • Épicéa commun : 7 %
  • Pin sylvestre : 5 %
  • Pin maritime : 5 %
  • Douglas : 5 %
  • Autres conifères : 5 %

5. La croissance des arbres ralentit

La forêt française représente toujours le 3e stock de bois européen derrière l’Allemagne et la Suède avec ses 2,8 milliards de mètres cubes. C’est un milliard de plus qu’en 1985 (+ 30 %) ! Toutefois, la croissance des arbres ralentit sur les dernières périodes observées.

6. La mortalité des arbres progresse de manière inquiétante

La mortalité concerne annuellement 0,5 % du volume total des arbres. Cette variable, si elle semble marginale, est en forte hausse. Entre les périodes 2005-2013 et 2013-2021, elle est passée de 7,4 à 13,1 millions de mètres cubes par an en moyenne, soit une augmentation de près de 80 %.

     

 

 

La forêt française déjà victime du changement climatique 

Le ralentissement de la croissance, tout comme l’augmentation du dépérissement et de la mortalité des forêts, sont aujourd’hui des conséquences scientifiquement avérées du dérèglement climatique. L’évolution des conditions climatiques, qui se traduit par une fréquence plus régulière des épisodes de sécheresse, favorise l’expansion des maladies ou la prolifération d’insectes xylophages, ce qui fragilise durablement la forêt française.

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Changement climatique : la forêt sous observation

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Pour aller plus loin

Découvrez le Mémento de l'inventaire forestier (édition 2023).

Mis à jour 17/10/2023